Régénération osseuse guidée (ROG)
La régénération osseuse guidée (ROG) est devenue incontournable en chirurgie dentaire moderne, notamment dans les traitements préparatoires à la pose d’implants ou à la stabilisation de dents naturelles. Elle permet de recréer un volume osseux satisfaisant dans les zones affectées par une résorption ou une altération du tissu osseux. Son efficacité repose sur des protocoles bien définis et l’utilisation de matériaux biomédicaux soigneusement sélectionnés.

Comprendre la régénération osseuse guidée (ROG)
Définition du concept
La régénération osseuse guidée désigne une méthode chirurgicale visant à favoriser la repousse osseuse dans une zone où l’os alvéolaire s’est résorbé. Ce processus repose sur le principe de l’exclusion sélective des cellules : des membranes spécifiques sont utilisées pour empêcher l’envahissement de la zone à régénérer par les tissus conjonctifs ou épithéliaux, laissant ainsi le champ libre aux cellules ostéoprogénitrices.
Genèse de la technique
Apparue dans les années 1980, la ROG a d’abord été utilisée en chirurgie parodontale pour favoriser la régénération des tissus de soutien des dents. Elle a ensuite été adoptée en chirurgie implantaire pour permettre la reconstitution de volumes osseux insuffisants. Elle s’inscrit dans une tendance plus globale de la médecine régénérative, qui vise à restaurer les fonctions naturelles des tissus endommagés.
Distinction avec la régénération tissulaire guidée (RTG)
La ROG se concentre sur la repousse osseuse, tandis que la RTG vise à restaurer d’autres tissus de soutien comme le cément et le ligament parodontal. Les deux techniques partagent cependant des principes communs, notamment l’utilisation de membranes barrières.
Les causes de la perte osseuse dentaire
Résorption post-extractionnelle
Après une extraction dentaire, une perte osseuse naturelle se produit, en particulier dans les premiers mois. Cette résorption peut atteindre jusqu’à 50 % du volume osseux initial si aucune mesure de préservation n’est prise.
Maladie parodontale
La parodontite, en détruisant progressivement le tissu osseux de soutien des dents, peut entraîner une instabilité dentaire et une perte dentaire prématurée. La ROG peut intervenir pour limiter ou inverser cette dégradation.
Traumatismes et infections
Les chocs violents, abcès ou kystes peuvent endommager l’os alvéolaire. Une intervention de régénération peut alors être envisagée, seule ou combinée à d’autres traitements.
Atrophie liée à l’édentement prolongé
L’absence prolongée de stimulation osseuse due à une dent manquante accélère la résorption. Une greffe associée à la ROG devient alors indispensable pour poser un implant.
Indications cliniques de la ROG
Préparation implantaire
L’indication la plus fréquente concerne les patients candidats à un implant, mais chez qui le volume osseux est insuffisant. La ROG permet de créer un lit osseux stable avant ou pendant la pose implantaire.
Maintien ou récupération de l’os alvéolaire
Elle peut être réalisée immédiatement après une extraction pour limiter la résorption osseuse (préservation de crête) ou plusieurs mois après pour reconstruire une zone déjà atrophiée.
Régénération parodontale
Dans le cadre de lésions parodontales angulaires, la ROG permet de combler les défauts osseux et de restaurer partiellement le soutien osseux des dents atteintes.
Comblement de cavités osseuses
Elle est également indiquée pour combler des défauts osseux suite à des résections apicales, des cystectomies ou des chirurgies endodontiques complexes.
Les différentes techniques de régénération osseuse guidée
ROG primaire et secondaire
- ROG primaire : réalisée avant la pose d’un implant, souvent plusieurs mois à l’avance.
- ROG secondaire : réalisée au moment de l’implantation, lorsque la stabilité primaire de l’implant peut être obtenue malgré le déficit osseux.
Approche en onlay ou inlay
- Onlay : apport d’os en surface, souvent sur la face externe de la crête alvéolaire.
- Inlay : comblement intra-osseux dans un défaut profond, comme une perte en hauteur verticale.
Combinaison avec d’autres techniques
- Sinus lift (élévation sinusienne) : en cas d’atrophie de la mâchoire supérieure postérieure.
- Split crest : élargissement de la crête osseuse fine avant comblement et implantation.
- Greffe en bloc : parfois nécessaire pour reconstruire des pertes osseuses sévères.
Les matériaux utilisés en ROG
Greffons osseux
Os autogène
Prélevé sur le patient (menton, tubérosité, branche mandibulaire), il offre un excellent potentiel de régénération. Cependant, il nécessite une intervention supplémentaire.
Os allogène
Issu de donneurs humains, il est traité pour éliminer tout risque infectieux. Il présente une bonne intégration, mais un potentiel ostéogénique inférieur à l’os autologue.
Os xénogène
Provenant le plus souvent de bovins, il présente une structure très proche de l’os humain. Il est souvent utilisé en complément d’autres matériaux.
Substituts synthétiques
Ils sont fabriqués à base de phosphate tricalcique, hydroxyapatite ou bioverre. Leur rôle est principalement ostéoconducteur.
Membranes barrières
- Membranes résorbables : souvent composées de collagène, elles disparaissent naturellement.
- Membranes non résorbables : en PTFE, elles nécessitent une seconde chirurgie pour leur retrait.
Biomatériaux complémentaires
Certains praticiens utilisent des facteurs de croissance, comme les PRF (Platelet Rich Fibrin), issus du sang du patient, pour stimuler la cicatrisation.
Déroulement du traitement par ROG
Diagnostic et planification
- Bilan clinique et radiologique (scanner ou cone beam).
- Évaluation des risques (tabac, maladies chroniques, hygiène bucco-dentaire).
- Explication des objectifs et du protocole au patient.
Intervention chirurgicale
- Anesthésie locale ou sédation.
- Incision, décollement du lambeau, curetage du site.
- Mise en place du greffon et de la membrane.
- Suture hermétique.
Phase de cicatrisation
- Contrôle régulier pendant les premières semaines.
- Durée de cicatrisation : entre 4 et 9 mois selon la technique et la zone.
Phase 4 : chirurgie implantaire ou finalisation
- Une fois l’os régénéré, l’implant peut être posé.
- Une couronne ou un bridge est ensuite confectionné.
Résultats attendus et taux de succès
Stabilité osseuse
Une augmentation significative de l’épaisseur ou de la hauteur osseuse est observée dans plus de 90 % des cas bien sélectionnés. La stabilité est pérenne si le patient suit les consignes postopératoires.
Réussite implantaire
Les implants posés après une ROG présentent un taux d’intégration comparable à ceux posés sur un os natif. La réussite dépend toutefois de facteurs chirurgicaux et systémiques.

Esthétique et fonctionnalité
La régénération permet une insertion implantaire dans une position favorable, assurant un bon résultat esthétique et fonctionnel, en particulier dans les secteurs antérieurs.
Avantages et bénéfices cliniques
- Préserve les structures anatomiques.
- Favorise une meilleure ostéointégration des implants.
- Diminue le risque de complications futures (perte implantaire, migration).
- Offre une alternative fiable à l’absence d’implant lorsque l’os est déficient.
- Améliore l’équilibre occlusal et la mastication.
Risques et limites de la technique
Complications possibles
- Infections du site opératoire.
- Déhiscence de la plaie.
- Résorption partielle du greffon.
- Rejet de la membrane.
Limites
- Résultats partiels dans les cas de grandes pertes osseuses.
- Durée totale du traitement prolongée.
- Nécessite une coopération stricte du patient (hygiène, suivi).
Entretien et suivi à long terme
Hygiène bucco-dentaire
Une hygiène rigoureuse est essentielle pour maintenir les résultats. Le brossage, l’utilisation de brossettes interdentaires et les visites de contrôle doivent être scrupuleusement respectés.
Surveillance annuelle
Des examens réguliers, incluant des radiographies de contrôle, sont indispensables pour s’assurer de la stabilité du tissu osseux et de la pérennité de la restauration implantaire.
Ajustements occlusaux
Une vérification régulière de l’occlusion permet d’éviter les surcharges sur les implants ou les dents naturelles adjacentes.
Questions fréquentes
Le traitement est-il remboursé ?
La ROG n’est généralement pas prise en charge par la Sécurité sociale, mais certaines mutuelles peuvent couvrir une partie des frais. Un devis détaillé est fourni avant toute intervention.
Est-ce une procédure douloureuse ?
La douleur est modérée et bien contrôlée par des antalgiques. Un œdème temporaire peut survenir les premiers jours.
Peut-on fumer après une ROG ?
Le tabac est fortement déconseillé, car il compromet la vascularisation et augmente le risque d’échec.
Est-ce adapté aux personnes âgées ?
Oui, si l’état de santé général le permet. Ce traitement est indiqué à tout âge, dès lors que les conditions sont réunies.
La technique chirurgicale présentée offre une solution fiable et structurée pour reconstruire un volume osseux perdu, condition indispensable à la pose d’un implant ou à la stabilisation d’une dent. Elle s’intègre parfaitement dans une stratégie de réhabilitation orale globale. Au Cabinet RDENTAL à Aix-les-Bains, cette procédure est réalisée avec une rigueur clinique fondée sur l’imagerie de précision, des matériaux de haute qualité et un accompagnement attentif. Cette prise en charge permet d’aborder les traitements implantaires dans les meilleures conditions possibles et avec des résultats durables.
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Nos conseils
Chez RDental, notre priorité est d’accompagner chaque patient vers une santé bucco-dentaire optimale grâce à une approche personnalisée, préventive et pédagogique.